Sylvain a 27 ans et déjà 12 ans d’expériences. En créant des projets d’agencement qui améliorent le cadre de vie et aujourd’hui, en formant d’autres personnes, il participe au confort et au bien-être de tous. Tout cela, en produisant de façon responsable et solidaire.
« J’ai toujours été bon élève, et particulièrement en maths.
Mes profs ont été étonnés quand j’ai voulu faire un CAP menuiserie, mais moi je n’ai pas hésité. Je savais que je voulais faire quelque chose de concret, qui a un début et une fin. Ado, j’adorais déjà bricoler, réparer ma mobylette... J’aime quand je sais pourquoi je fais les chose. J’avais 15 ans quand j’ai fait mon premier stage dans un atelier de menuisier-agenceur. J’ai aimé cette liberté de proposer, de faire les choses comme je le voulais : je me suis tout de suite senti à ma place, alors j’ai continué.
Ce que j’aime dans ce métier, c’est le fait de pouvoir réaliser des projets concrets.
Partir d’une simple planche et en faire un meuble : c’est fou ! Je suis fier d’avoir réalisé l’agencement de restaurants ou de bibliothèques. J’adore retourner dans ces lieux avec mes amis et pouvoir dire : « Regardez ! Ça c’est moi qui l’ai fait. ». Avec mon travail, je participe à améliorer la vie des gens. C’est très valorisant.
Pour devenir menuisier-agenceur, j’ai été apprenti pendant 5 ans dans une entreprise familiale dans le cadre de mes deux CAP.
J’ai appris à fabriquer beaucoup de choses : des menuiseries intérieures, des escaliers, des ouvrants, des agencements de magasins… J’ai réalisé des projets pour les professionnels et aussi pour les particuliers.
Une fois mon diplôme en poche, j’ai multiplié les expériences : ébénisterie de luxe pour des maisons prestigieuses comme Dior ou Hermès, agencement de stands pour des événements et des salons, j’ai même travaillé en Angleterre, où j’ai conçu des décors pour les musées et les théâtres. J’ai appris avec des personnes très compétentes et testé de nouvelles choses chaque fois. Ce métier, c’est varié !
Je travaille avec des machines très modernes, comme des scies mécaniques ou des machines à commandes numériques : hyper pratiques. Mais moi ce que je préfère, c’est le geste, les savoir-faire, le travail direct de la matière.
Aujourd’hui je suis menuisier et j’encadre une équipe de menuisiers qui apprennent le métier.
Je travaille avec des “artisans apprenants”, des apprentis menuisiers. Concrètement, ça veut dire que j’accompagne des artisans stagiaires en formation dans les ateliers, pour leur faire découvrir un métier et faciliter leurs projets de réinsertion professionnelle. C’est un moyen de tisser du lien social avec un public souvent en marge. J’aime cette dimension solidaire : à l’atelier, on créé pour le beau mais aussi pour le bien. C’est un métier qui a du sens, qui est collectif et très humain. Ici, je me sens à ma place car ma voix compte : je travaille en collaboration avec le bureau d’études et les autres membres de l’équipe. On peut dialoguer, proposer, échanger. L’autre aspect qui compte pour moi, c’est de participer à une production responsable. Ici on ne gaspille pas la matière, les matériaux sont réemployés. Aujourd’hui, c’est indispensable de s’engager pour la planète.
Ce travail finalement, me permet d’être heureux dans ma vie professionnelle comme dans ma vie personnelle car j’y retrouve toutes mes valeurs.
Si un jeune hésite à se former à la menuiserie, je lui dirais de se lancer ! D’être curieux, agile, d’essayer de faire des choses avec ses mains. Pouvoir dire « c’est beau » et « j’en suis fier », ça n’a pas de prix. »
Le parcours de Sylvain :
- Cap menuisier fabricant
- Cap menuisier installateur
- Brevet professionnel menuisier fabricant